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Bousignies-sur-Roc est une commune de l'avesnois, indépendante depuis la révolution.
Code postal 59149 / 411 habitants / 1214 hectares / altitude moyenne 160 mètres
Actuellement, elle comporte les bois de Wiheries, de Beumont et celui du Féfu au Nord, de la Grande Comagne à l'Est et celui de la petite Comagne au Sud-Est.
Quelques uns des lieux-dits et hameaux : Comagne, Gérard-Croix, Hurtebise, Landignies, La Masure, Le Moulin, Najau, Roussèche, le Vivier-Loir, Ville-de-Gand, Fierlée, Stonlu, Sartiau.
Variantes et étymologie :
Au travers des ages plusieurs variantes sont connues :
- Bousegnies au 13ème siècle Premier cartulaire du Hainaut
- Boussenes au 14ème siècle
- Bousegniez Bousignies 1412 et 1413 Cartulaire de l'Abbaye de la Thure
- Boussegnies, Bouzegnies au 15ème siècle Comptes du Chapitre Ste Aldegonde
- Bousegnies et Landegnies 1662 Acte scabinal avec le sceau échevinal
puis tour à tour Bouzigniers, Boussignies et Bouchegnies..
- Bousignies et Landignies 1780 Documents publics
Le mot Bousignies a trois étymologies potentielles et susceptibles de s'adapter au lieu :
- Lieu où croit le bois.
- Demeure dans les bois.
- Lieu où l'on retient les bufs.
Gérard-Croix :
- Nom ancien (en 1440) Géraucroix, Géraud, ancienne forme de Gérard.
- Sa situation, au point de rencontre du grand chemin de Mons avec celui de Bousignies à Maubeuge lui a sans doute valu le nom de croix.
Hurtebise:
- Ce mot signifie littéralement frappe bise ou hurle bise.
- La position, sur une hauteur, a donné le nom à cette cense. Ce nom est utilisé par d'autres fermes ou écarts dans d'autres communes.
- Il est fait mention de cette cense dès l'an 1128, dans les archives du chapitre.
L'Histoire :
Autrefois hameau de Cousolre (au XIIIème ), Bousignies ne deviendra une commune indépendante qu'à la Révolution et appartenait autrefois au chapitre de Maubeuge.
Il partage donc l'histoire de Cousolre, et en particulier au VIIème siècle.
Walbert, seigneur franc et gouverneur des provinces de Sambre et Meuse, y possédait un palais. Il épousa Bertille, fille du roi de Thuringe. De cette union naquirent :
- Waudru, qui fonda l'abbaye de Mons .
- leur seconde fille, Aldegonde, née en 630.
Comme sa sur ainée, elle se retira du monde, car elle refusait de se marier. Elle se réfugia dans la forêt, en un lieu appelé Malbodium. Elle fit construire un monastère dont elle devint l'abbesse : il s'agit de l'abbaye de Maubeuge. Plusieurs membres de sa famille furent aussi canonisés. Ce fut dès lors un lieu de pèlerinage et Charlemagne vint prier.
Malheureusement, le village situé aux avants-postes et débouché d'une trouée stratégique d'invasion, fut périodiquement ruiné par les guerres. Rien n'est resté de ce passé lointain et n'a un rapport direct avec Ste Aldegonde et sa famille. Bousignies a subi en tous points les destinées de sa commune mère : Cousolre.
Au XVème siècle, Bousignies est constituée de 3 fiefs :
- le fief de Bercillies, situé sur le territoire de Bousignies, et de Bersillies, relevant de la Demoiselle de la Glisoëlle
- le fief de Fierté, qui restera une plaine de Bousignies ainsi désignée
- le fief de Lombies
En 1544, l'église paroissiale est construite.
La ferme de Hurtebise, citée au XVIIème siècle, était située sur le seul chemin reliant Beaumont à Mons, à 2,5 km au nord-ouest du village.
En 1694, les 25 et 26 avril, une plaine dépendante du village fut le théâtre d'une bataille dans laquelle les Français tuèrent ou firent prisonniers quelques 3000 autrichiens. Cela provoqua la retraite des troupes autrichiennes et la destruction par les flammes du moulin, de douze maisons et d'une ferme. Cette ferme est la cense de Gérard-Croix est brûlée par les français. Bousignies fut alors libérée de l'occupation qu'elle subissait depuis un an.
Visitant ses nouvelles conquêtes des Pays-Bas, Louis XIV s'y arrêta en 1667. Il coucha en cette ferme. Ses troupes campaient aussi en ce même lieu, en encadrant leur Roi.
De son passage, il resta la création d'un chemin destiné au transport des marbres de la région de Rance. Pour cela, Louis XIV avait fait abattre une partie des bois des environs. La construction du château de Versailles bénéficia de ce nouveau centre marbrier.
Plus tard, Bousignies devint un centre marbrier important.
Un pilori existait dans la commune. Pour preuve, Nicolas Vaudrion perçu 3 livres pour réparation de celui-ci et d'un collier de fer (cet anneau est le collier où l'on attachait le prisonnier), cassé par le vent dans l'hiver 1785/1786.
Bousignies est un ensemble d'anciens hameaux de Cousolre, réunis en commune indépendante depuis 1792. Les anciens hameaux étaient Bousignies, et le Moulin de Landignies.
Les Censes de Gérard-Croix, de Hurtebise et de Comagne seront séparées de Cousolre et rattachées à Bousignies lors de l'établissement du cadastre, en 1829.
L'église Sainte Aldegonde possède un magnifique Christ en croix du XVème.
De nos jours, Bousignies-sur-Roc a une superficie de plus de 1200 hectares. Ce village, situé à 24km d'Avesnes-sur-Helpe (qui est aussi sa sous-préfecture), est très ancien.
Le village, traversé du sud au nord par la Hante, s'étage sur les pentes du cours d'eau qui est un affluent de la Sambre. La Hante creuse, partout où elle passe un profond sillon aux rives boisées et pittoresques. D'un attrait touristique certain, Bousignies n'a malheureusement pas connu l'essor mérité parce qu'il était enclavé au trois-quart en territoire belge et que ses chemins douaniers étaient interdits aux véhicules à moteur au début du 20ème siècle, lutte contre la contrebande (tabac, ) obligeant à cette époque. Pourtant, le village offre un dépaysement total par ses pentes abruptes et le cachet ancien qu'il a su préserver. Le lavoir, restauré avec goût, accueille les visiteurs à l'entrée du bourg.
Dans le bois de Squinchaux se trouve la " Fontaine pétrifiante ". L'eau est si chargée en carbonate de chaux qu'elle recouvre les objets que l'on plonge dans l'eau de la fontaine, leur donnant l'aspect de la pierre. Elle n'est donc pas pétrifiante mais incrustante.
De même, au départ de Bousignies, une excursion en Belgique, au " pont romain ", est fortement recommandée. Il faut prendre la direction de Montignies-Saint-Christophe (Belgique). Si l'on peut faire aujourd'hui les 2km 500 en voiture, comme il y a 60 ans (parce que la douane l'interdisait), il est possible de le faire à pied. Ce pont, long d'une vingtaine de mètres et posé sur 13 arches, n'est peut-être pas de l'époque romaine, mais il est très ancien. Dès sa construction, le pont permettait à la chaussée romaine Bavay-Trèves de traverser la Hante qui est difficilement guéable. Le courant de cette rivière est en effet très rapide. Par la rive gauche, seulement 700 mètres nous séparent la ferme de Hurtebise précitée.
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D'or à trois chevrons de sable
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Nota :
La paroisse de Bousignies sera longtemps un " secours de Cousolre ".
Pour les plus vieux documents : les registres originaux sont en mauvais état. Ils ont souffert de l'humidité, ce qui se remarque particulièrement aux coins inférieurs des documents.
Les dégradations sont, avec certitude, antérieures à 1981, car microfilmées en cet état.
Intercalées dans les actes originaux, des informations sur les faits marquants pour la paroisse :
- Le 18 mars 1660 : note relative à la publication de paix entre les couronnes d'Espagne et de France.
- Le 16 avril 1693 : note concernant la cérémonie de baptême de la cloche paroissiale installée dans le clocher de l'église.
- Le 03 mars 1743 : concernant le décès du soldat HENRY, de Bousignies, à Egra.
- Quelques notes relatives à l'installation, l'exercice et le décès des prêtres desservant Cousolre et Bousignies. Il s'agit chronologiquement de :
Martin BRUNEBARBE, Jean BRASSEUR, HENRY Albert, RIGAUX.
- Le 05 septembre 1722 note relative aux reliques de Sainte Thébaude.
- Le 06 juillet 1734 décès du prêtre RIGAUX.
A partir de la Révolution Française, les inscriptions sur les registres sont certifiées par des témoins " institutionnels ". Il est alors très rare qu'une liaison familiale soit établie lors d'un évènement, et les témoins aux naissances ne peuvent en aucun cas être assimilés à des parrains ou marraines. Les témoins ne sont donc pas mentionnés dans les tables, à cette période.
Liste des prêtres et vicaires officiants en la paroisse de Bousignies :
- avant la révolution française :
- en 1413 : sire Jehan de HAUCHIN, " prestre canonne de Maubeuge ".
- Martin BRUNEBARBE.
- Jean BRASSEUR.
- maître HENRY Pierre (Henry Albert). Il était vicaire de Cousolre et prêtre bénéficier de Bousignies, et résidant en 1725 à Bousignies.
Il sera, à de multiples reprises le parrain d'enfants baptisés par ses soins :
les 08-06-1682, 19-10-1684 (demeurant à Bousignies), Albert 23-05-1688, 28-04-1689, 01-09-1690, 11-02-1691 et 08-11-1728 soit 1 an avant sa mort, à l'age de 79 ans, le 06.12.1729.
- RIGAUX
- à partir de la révolution française :
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Le prêtre Delbauve Pierre Joseph, âgé de 60 ans, décédera le 05-11-1803 en la paroisse
Mayeurs et tenants des trois francs fiefs :
- 1412 : Jehan Godars et Piérart Dou Bos.
- 1467 : Colart Sardenois (mayeur), Jehan de Farchiennes, Jehan Le Leup, Pierre Sohier.
Ces familles sont tenaules jusque 1623.
- Au XVIème siècle : familles citées Deppe, Mairiau, Coupin, Waroquier, Jonion, Baudard, Blanpain, Mocqueau, Mathon, De Solre.
- Henry (1722) mayeur héréditaire des tenants est cité.
Liste des maires et premiers adjoints après 1789 :
Maires
1ers adjoints
dates
Matagne Adrien
Joret Jacques
an I / 6 fructidor an XIII
Hubert Pierre
Matagne Félix
6 fr. an 13 / 15.07.1808
Matagne Félix
Mortier Nicolas
15.07.1808 / 25.02.1826
Mortier Nicolas
Grillon Olivier
25.02.1826 / 05.01.1832
Grillon Olivier
Mortier Nicolas
05.01.1832 / 30.12.1834
Matagne Félix
Grillon Olivier
01.01.1835 / 10.01.1837
Grillon Olivier
Henri Ignace
10.01.1837 / 01.06.1856
Henri Ignace
Bouset Isidore
01.06.1856 / 04.09.1870
Farineau Jules
Mathon Juvénal
04.09.1870 / 08.10.1876
Mathon Juvénal
Farineau Jules
08.10.1876 / 23.01.1881
Pouillard Achille
Souris Walbert
23.01.1881 / 14.05.1884
Pouillard Achille
Matagne Alexandre
14.05.1884 / 20.05.1888
Pouillard Achille
Souris Philippe
20.05.1888 / 15.05.1892
Pouillard Achille
Blanpain Augustin
15.05.1892 / après 1900
Nota : Joret Jacques, le premier adjoint de la Révolution était l'instituteur du village (de 1792 à 1812).
MATAGNE Adrien o 06.03.1753, x 01.01.1788 DELRUE Marie Aldegonde
MATAGNE Félix o 19.04.1760, x 30.09.1789 DELRUE Marguerite
Ces 2 maires sont frères, (fils de MATAGNE Charles Robert,et de HENRY Marie) et ont épousés 2 surs (filles de DELRUE Louis et VANDERPEPEN Marie Josèphe).
Le premier maire après la révolution fut élu le 14 novembre 1790. A noter aussi que quelques-uns des maires furent 1ers adjoints lors du mandat précédant leur nomination.
Age moyen au décès à Bousignies :
1719 / 1768 44 ans 8 mois
1769 / 1818 38 ans 5 mois
1819 / 1868 43 ans 1 mois
1869 / 1898 52 ans 3 mois
A titre comparatif, suivant la table de Duvillard, cette espérance de vie n'était pour la France que de :
avant 1789 28 ans 9 mois
en 1900 36 ans ½
Le scel échevinal :
Le Scel échevinal indépendant de Bousignies ne comporte pas d'armoirie de seigneur, (ce qui prouve cette indépendance).
Il est apposé sur un acte du 16 novembre 1652.
Il est millésimé de 1581, surmontant un écu à une fasce, au coq barré, crêté, becqué et barbé.
Il porte la légende :
S. ESCHEVINAL DE LA VILLE DE BOUSEGNIES
Le coq, d'usage peu fréquent en héraldique, est l'emblème de la vigilance.
Un sceau spécial était utilisé par les tenaules et ne différait du scel échevinal que par la devise :
SEEL-DES-TENAVLES-DE-BOVZEGNIES
Il est apposé sur un acte du 23 février 1629.
Faits marquants de la paroisse de Bousignies :
Le presbytère actuel a été bâti en 1822.
L'église actuelle, dédiée à Sainte Aldegonde et construite en 1845, remplace celle de 1544.
La cloche a été fondue en 1812.
Son parrain est Antoine DELABAVAY, curé et futur prêtre de la paroisse, sa marraine est Catherine. Sophie MATAGNE, la veuve de Pierre LEMAIRE.
Evolution de la population de Bousignies :
années
nombre habitants
années
nombre habitants
années
nombre habitants
1707
474
1841
620
1881
810
1801
364
1846
617
1888
810
1806
502
1851
591
1891
727
1821
593
1861
666
1899
695
1831
624
1872
763
1901
606
Période actuelle (- de 100 ans)
années
nombre habitants
années
nombre habitants
1911
595
1946
508
1921
547
1962
540
1931
557
1975
531
1936
533
1990
401
Les documents de Bousignies relatifs à la Révolution Française et à la délimitation du périmètre de la commune :
Le cahier de doléances, daté du 27 mars 1789 et concernant les 65 feux constituant la commune de Bousignÿe. (Archives municipales de Maubeuge -série B - Document n°5).
Le procès-verbal de Division du territoire de la commune de Bousignies -Contribution foncière, daté du 18 Vendemiaire an X, duplicata, archives privées.
Le procès-verbal de délimitation du territoire de la commune de Bousignies -Contribution foncière, daté du 30 mars 1827, duplicata, archives privées.
Ce document est aussi un document ayant la particularité de définir une partie des frontières séparant de la France des Pays-Bas (aujourd'hui l'actuelle Belgique).
La commune est en effet entourée sur plus de la moitié de son périmètre par la frontière franco-belge.
Le procès-verbal de la division du territoire de la commune de Bousignies en 3 sections, daté du 1er août 1828, duplicata, archives privées.