Rousies
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Le 12/08/1884, le conseil municipal sous la présidence d'Emile PILLARD, maire, approuve la création dans la commune d'une société de musique dite Fanfare, et décide que la demande présentée par Mr JEANNET, président, sera transmise à Mr le préfet avec avis favorable " sous réserves toutefois que cette société libre n'entraînera la commune à aucune dépense ".
Autorisée par arrêté préfectoral n°243 en date du 15/09/1884, la société " la fanfare " a pour président Michel JEANNET, pour vice président Elie ANDERLESSE, et pour secrétaire trésorier Adolphe FEVRIER. Le chef de musique est Ernest WILLAME. A sa création, elle est composée de 24 exécutants, non compris le chef de musique.
Le 31/05/1888, elle modifie ses statuts au local de la société, chez Mme Veuve TELLIER, comme suit : " la dissolution de la société arrivant,, pour n'importe quel motif que ce soit, les uvres musicales, le drapeau, les médailles, et tout le matériel sans aucune exception, ni réserve, seront cédées à Mr Ernest WILLAME chef de la société actuelle, en récompense de ses bons et loyaux services, sa direction gratuite, mais en prenant à sa charge la liquidation du passif s'il y a lieu, et sous bénéfice d'inventaire ".
Le président est alors Ernest STAINCQ, le vice président est Adonis ROBERT.
Ont validé la modification le président et le vice président, le chef, 9 membres de la commission et 23 membres exécutants, dont le renouvellement par rapport à 1884 est de deux tiers. Victor LACHAPELLE, le futur président de la fanfare communale, est membre de la commission.
Le 10/08/1890, le maire écrit au préfet du Nord pour demander la dissolution de cette société dont " le président, le vice président et ses membres exécutants au nombre de vingt environ, se sont toujours ingéniés à créer des embarras à son prédécesseur et à lui-même. Entretenue par le parti réactionnaire de Rousies et de ses environs, cette musique est nécessairement l'ennemie jurée du gouvernement républicain". (Voir le courrier )
Elle a été dissoute par l'arrêté préfectoral N°227 en date du 25/08/1890
Pour échapper à toute poursuite, elle réduit le nombre de ses sociétaires à 19 et prend le nom de " les 19 de Rousies " et continue ses répétitions comme par le passé dans un local situé au dessus du débit de boissons qui leur sert de local. Le 23/11/1890, elle se rend à l'église où elle exécuta plusieurs morceaux de musique, ce qui provoque une nouvelle plainte du maire de Rousies, qui dresse un procès verbal. Le sous préfet pense qu'une église ne peut être considérée comme lieu public. " Le maire peut interdire aux sociétés musicales de jouer dans les rues, places et autres lieux publics, mais il ne pourra atteindre les " dix neufs de Rousies " dans leur local, non public, dans d'autres communes ou enfin dans l'église ". Le préfet considère qu'il ne lui appartient pas d'apprécier la légalité du procès verbal, et renvoie vers le procureur de la république.
Le 27/11/1890, la maire de Rousies écrit au préfet du Nord : " Dernièrement un journal réactionnaire de Maubeuge annonçait pompeusement que le dimanche 26 octobre 1890, la fanfare libre des dix-neuf de Rousies allait donner un concert sur la place publique de Cerfontaine. La pluie empêcha le concert d'avoir lieu et les musiciens durent se contenter de les cabarets dudit Cerfontaine. Cette musique, chaudement patronnée par le curé de Rousies, s'est rendue avec son drapeau et membres exécutants revêtus de leurs insignes dans le cur de l'église de ladite commune dimanche 23 courant et y a exécuté divers morceaux. Dans l'après midi, ses membres exécutants ayant à leur tête leur chef et leur président parcoururent les rues en chantant " la Revue de Boulanger " et ils entraient dans les cabarets pour jouer un morceau de leur répertoire " (voir le courrier).
Le premier président est Victor LACHAPELLE, le secrétaire est Jules HUARD, et le chef de musique est Louis NAUVELAERS. Le 5 avril 1887, la commission de cette société demande au conseil municipal l'autorisation de créer une fanfare municipale qui prendrait le nom de "musique communale", indiquant que, vu le peu de ressources actuelles de la commune, aucun secours ne sera demandé.
Le conseil municipal accepte le 11 avril, "attendu que le chef et les exécutants de cette fanfare mettent gracieusement leurs talents et leur dévouement à la disposition de la municipalité de Rousies. Le règlement (statuts) a été rédigé le 22 avril 1887. Une demande est adressée au Préfet du Nord, qui autorise la création par l'arrêté 98 du 28 avril 1887.
La musique communale est devenue fanfare de Rousies, pour devenir, en 1986, harmonie municipale de Rousies.
La date de création de la société ayant été longtemps inconnue, celle qui a été retenue est 1888. C'est la date indiquée sur le drapeau. Le 1er mai 2008, l'Harmonie a fêté ses 120 ans, accompagnée de la philharmonie de Maubeuge, des harmonies de Saint-Rémy du Nord, Boussois, Marpent, Ferrière la Petite, Solre le Château, Cousolre, Feignies et Hautmont.
Liste non exhaustive en ce qui concerne la période 1887-1944
ANNEES | PRESIDENTS | ANNEES | CHEFS |
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1887- création | LACHAPELLE Victor | 1887- création | NAUVELAERS |
1906 | POUPLIER Emile | 1894 | BOUSET Emile |
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LENGRAND Auguste |
1914-1919 |
ARRET (guerre) |
1907 |
POUPLIER Emile |
1919 |
POUPLIER Emile |
1914-1919 |
ARRET (guerre) |
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1919 |
HARBONNIER Charles |
1927 |
FILLIEUR Victor |
1925 |
HARBONNIER Charles |
|
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DEFOSSEZ Anicet |
1939-1944 |
ARRET (guerre) |
1925-1929 |
WILLAME Ernest |
1944 |
POUPLIER Emile |
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DUBUQUEUX |
1945-1946 |
LOOST |
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BASTIEN Roméo |
1946-1952 |
DEFOSSEZ Paul |
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DUMONT |
1952-1960 |
ETAMPE Léon |
1939-1944 |
ARRET (guerre) |
1960-1977 |
DOYEN Paul |
1944 |
POUPLIER Emile |
1977-1991 |
GALLEZ Emile |
1945-1963 |
GILLION Samuel |
1991-2001 |
CANU Bruno |
1963-1982 |
GILMANT Victor |
2001 |
HASSELIN Bernard |
1982 |
GALLEZ Anne Marie |
Jusqu'au début des années 30,la place du village était située en face de l'église. En 1608, deux beaux grands chênes l'ornaient,écrivait Paul MASSON, le maire de l'époque.
En 1903, les marronniers ont remplacé chênes. Prosper CERISER,alors maire, propose la construction d'un kiosque. M. Gravet LECAT emporte le marché. Il devra être fabriqué et installé pour le six juin 1903, date de la ducasse. Il sera construit en fonte, sera circulaire avec quatre lyres et plancher en tôles striées, monté sur une colonne. Son poids sera de onze cents kilogrammes, et son prix posé est de six cents francs.
En 1925, la place est transformée. Le monument aux morts est installé à la place du kiosque. Rousies restera sans kiosque jusqu'en 1931, date à laquelle la Société des Glaces fera construire à ses frais un kiosque octogonal en béton ; installé sur la nouvelle place, face à la mairie. Devenu dangereux, ce kiosque sera démoli en 1969.
le kiosque place de l'église
le kiosque place de la mairie
Le Maire de la Commune de
Rousies
à Monsieur le Préfet
du Nord à Lille
Monsieur le
Préfet,
J'ai l'honneur de porter à
votre connaissance qu'il existe à Rousies deux
sociétés de musique.
L'une d'elles
désignée sous le nom de fanfare libre a
été autorisée le 15 7bre 1884. L'autre dite
Musique communale a été
autorisée par arrêté préfectoral en date
du 28 avril 1887.
Cette dernière a toujours été en parfait
accord avec l'Administration municipale qui en est la fondatrice,
mais la fanfare libre a toujours fait tout le contraire. Son
président, son vice président et ses membres
exécutants au nombre de vingt environ se sont toujours
ingéniés à créer des embarras à
mon prédécesseur et à moi-même.
Entretenue par le parti
réactionnaire de Rousies et de ses environs, cette musique est
nécessairement l'ennemie jurée du
gouvernement républicain, et de ses partisans, bien que peu
nombreux, sont d'une audace
révoltante.
Par esprit de taquinerie, le
nommé Staincq son président, a fait il y a quelques
mois, construire un hangar sur un terrain
dépendant de la place publique et percer une porte dans une
muraille de soutènement de ladite
place. Le tribunal l'a condamné mais j'ai eu de nombreuses
démarches faire.
En 1887, sous l'administration de
M. Pillard, mon prédécesseur, cette musique qui avait
déjà le même président,
empêcha de faire la ducasse et cela en organisant avec ses
partisans un cortège grotesque qui parcourut les principales rues
de Rousies.
Les mêmes scènes de désordre se sont
renouvelées cette année le jour de la
fête communale. Les jeunes gens, amis ou partisans de cette
musique ont refusé de payer leur
cotisation de jeunesse, de sorte que la commune a du faire danser
à ses frais.
De plus, afin de retirer de la
place publique le plus de monde possible et cela au grand
mécontentement des commerçants, ils
ont donné un concert dans le bois des bons pères,
propriété privée mais non close.
A l'occasion de la
bénédiction du drapeau de la musique communale, il y
avait dimanche trois août courant une fête sur la
place publique. Pendant le concert donné par l'Harmonie de
Marpent et aussi le soir pendant le bal, quelques
partisans ou membres exécutants de la Fanfare libre, revenant
ivres d'un concert qu'ils étaient
allés donner dans une propriété privée,
vinrent sur la place, et par leurs cris aussi bien que par leurs clameurs,
interrompirent à plusieurs reprises l'exécution des
morceaux. Impatienté par ces taquineries, le chef d'orchestre
s'oublia jusqu'à frapper l'un des perturbateurs.
Une mêlée s'ensuivit et auraiteu des conséquences
fâcheuses sans mon intervention.
La discorde ne fait que
s'accroître et prend un caractère de plus en plus aigu.
Des désordres sont à craindre.
Bien que soutenu par le conseil
municipal tout entier, je commence à me lasser d'une lutte
aussi longue et aussi énervante.
La dissolution de la Fanfare libre
peut seule ramener la paix dans la commune.
Confiant dans votre bienveillante
compétence, je viens vous prier, Monsieur le Préfet, de
vouloir bien prononcer cette dissolution.
Agréez, je vous prie,
Monsieur le Préfet, l'hommage de mon profond
respect.
Le Maire de Rousies
Signé Prévot (retour)
Le Maire de la Commune de Rousies à Monsieur le Préfet du Nord à Lille
Soit communiqué à Monsieur le Sous Préfet pour rapport et avis. |
J'ai l'honneur de vous envoyer en communication le procès verbal ci-joint avec prière de vouloir bien le transmettre et le recommander à qui de droit s'il y a lieu. Je m'en rapporte entièrement à votre haute compétence et me soumettrai respectueusement à votre décision quelle qu'elle soit. |