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Aurélie TORGAU nait à Bérelles, rue de Cousolre, le premier juillet 1914, de Frédéric (August lors de l'internemant), 32 ans, tailleur de limes,
et de Marie MOLITOR, 34 ans. C’est la dernière d’une famille de six enfants. Son père est né le 9 mars 1882 à Nuremberg. Il est allemand.
Début aout 1914, la guerre éclate. Deux grands réflexes s’imposent comme caractéristiques d’un sentiment national achevé : la solidarité
nationale et interalliée d’une part et le rejet de l’ennemi de l’autre. Dès le 1er septembre, l’Etat instaure aux étrangers austro-allemands
l’enfermement répressif dans des locaux collectifs.
La famille est envoyé dans un camp d'internement à Guérande. À l'été de 1916, Maria TORGAU est expulsée avec ses six enfants vers le Luxembourg,
et arrive en Septembre à Trèves. Le père reste interné à Guérande jusqu’au 19/10/1918, où il est rapatrié à Noirmoutier.
Au printemps de 1919, il est libéré et rejoint sa famille à Trèves. Il travaille comme cheminot. Il est l'un des fondateurs du Parti communiste allemand à Trèves. Ses enfants deviennent membres de la Ligue de la jeunesse
communiste de l'Allemagne (KJVD).
Aurelia TORGAU, après l'école primaire, commence un apprentissage comme vendeuse dans un magasin de la coopérative des travailleurs. Elle s’implique
dans le Parti communiste et poursuit son engagement illégalement. Ses frères Willi et Fritz ont été arrêtés peu de temps après le transfert du pouvoir par les nazis
et partent pour les prisons et les camps de concentration. Cela lui fait peur, mais ne l’empêche pas de travailler illégalement pour le KPD. En Avril 1934,
Aurélie est d'abord arrêté par la Gestapo pour distribution de tracts anti-nazi, mais elle est libérée après quatre jours faute de preuve.
Le 6 Août 1935 Aurélie épouse un ancien camarade, Fritz Reichert et va vivre une relation désastreuse. Cette même année, Fritz Reichert devient membre de la SA
et considère les activités illégales de son épouse avec suspicion. Aurélie le quitte après des affrontements violents en Mars 1936 après qu'il eut menacé de dénoncer
leur groupe de résistance. Il n’y a aucune preuve qu’il l’ait fait mais c’est probable.
Lorsque le groupe de jeunes communistes à la fin de Mars 1936 à Trèves est dissous, Aurélie est en sécurité au Luxembourg, mais elle revient à Trèves, car ses
parents sont menacés d’arrestation par la Gestapo.
Le 23 Juin, 1936 commence pour Aurélie neuf ans d’épreuve. Elle est emprisonnée dans une prison de la Gestapo. Le 21 Décembre Aurélie est condamné par le tribunal
régional supérieur de Hamm pour trahison à une peine de prison de quatre ans et six mois. Elle est envoyée dans une prison pour femmes près de Kassel où elle sera
maintenue 3 ans en isolement. A la fin de sa peine, elle ne sera pas libérée, mais envoyé au camp de Ravensbrück au motif de représenter un danger pour l'Allemagne.
Elle portera le triangle rouge des détenus politiques.
En 1939, le divorce avec Fritz Reichert est prononcé. Le 26 mars, elle est à Auschwitz, mais vu le nombre de prisonniers, elle part au camp de concentration de
Birkenau.
En mars 1942 elle est transférée à Auschwitz et portera le N°502. Elle est employée à l'infirmerie du camp, où voyant les atrocités qui y sont perpétrées, elle
tombe malade et tente de se suicider. Elle survit et va clandestinement participer, avec un médecin juif, à la création d'un hôpital pour y soigner de nombreux
malades atteints de la tuberculose et tenter de soustraire des détenus juifs et autres des atrocités commises par le médecin SS Josef Mangele, ce qui lui vaudra
en Allemagne le surnom "l'Ange d'Auschwitz".
Le 18 Janvier 1945, plus de 9000 femmes de Birkenau vont être envoyées vers le camp de concentration de Ravensbrück. Il est bondé et Aurélie, qui est affaiblie par
la tuberculose, est envoyée dans le camp annexe de Malchow.
C’est une chance car en février et mars des milliers de femmes «non employables» sont assassinées dans le camp de concentration de Ravensbrück et dans les environs.
Fin Avril 1945 Aurélie réussit à échapper à Malchow avec d’autres prisonnières. Elles seront reprises par des soldats soviétiques et violées par leurs «sauveteurs».
Elle sera enceinte suite à ces violences.
En mai Aurélie entre à Berlin détruite. Elle commence à écrire un article sur Luise Kautsky dans le Berliner Zeitung. Son état de santé s’aggrave et elle entre dans
un sanatorium à Sülzhayn.
C’est là qu’elle rencontre un journaliste de Hanovre, Eduard Wald, qui a passé de nombreuses années dans un camp de concentration pour communiste. Ils se marient en
Novembre 1947 et se retirent au printemps 1948 à Hanovre.
Aurélie Wald, comme elle s’appelle maintenant, ne peut que rarement s’impliquer politiquement en raison de son état de santé en ruine. Parfois, elle écrit des
articles pour des journaux socialistes, où elle fait ressortir la mémoire des années de camp avec des poèmes. Mais ces souvenirs sont insupportables. Elle perd la
bataille pour la vie à l'âge de 48 ans, le 1er Janvier 1962, dans un hôpital psychiatrique du quartier d’Ilten à Hanovre.
Une rue d’ Hanovre porte le nom d’Orli Wald depuis 2007. Il y a également un stèle à Trèves au nom d'Orli TORGAU-WALD. En 2010 il a été
décidé de nommer une rue Orli TORGAU, dans le nouveau quartier Castelnau (ancienne caserne française en cours de transformation en logements).
Sources: Alain Storhaye
dans les camps | Aurélie et Eduard Wald en 1955 | Une rue à son nom |
acte de naissance à Bérelles, arrondissement d'Avesnes sur Helpe (59) |