Les baudets de Rousies
C'est le surnom des Roséens.
La légende est expliquée par Jean Gilson dans ses notes
historiques:
"Jadis, les Conseillers municipaux
éprouvaient beaucoup de difficultés pour
désigner celui d'entre-eux qui endosserait les
responsabilités de mayeur. Ils utilisaient donc un mode de
scrutin qui en vaut peut-être bien d'autres. Réunis sur
la place du village, ils se plaçaient en cercle, chacun
d'entre eux chevauchant une botte de paille. Un âne
était amené au centre du cercle et le conseiller
municipal vers lequel il se dirigeait était élu maire.
On devait sans doute ensuite s'en remettre au bon sens du baudet pour
désigner, de la même façon, les échevins
ou maires-adjoints. Cette explication folklorique est amusante mais
évidemment fausse."
Un texte plus poétique dont l'auteur est Dominique Auwercx est paru dans un petit recueil: "contes et légendes du vieux saule". Le voici, avec l'autorisation de l'auteur:
"Il était d'usage au temps jadis, de
gratifier les habitants des communes d'un sobriquet. Si
Ferrière la Grande est le pays des Agons ( voleurs) les
Roséens se sont vus doter d'une appellation pour le moins
originale : les Baudets de Rousies. Désireux d'en savoir plus,
j'ai pris mon bâton de pèlerin et suis parti
enquêter dans la commune Roséenne. Une fois sur place,
j'ai longuement interrogé les anciens, consulté les
archives, questionné les services municipaux, mais le peu de
réponses collectées ne suffisaient pas à
étancher ma curiosité. Je retournais donc chez moi en
marchant le long des prés qui séparent Ferrière
la grande, de Rousies, Quand
- Vous m'avez l'air bien pensif !
Qui donc me parlait ainsi ? Je me retournai et
ne vis personne. Seul un vieil âne me regardait en agitant les
oreilles.
- Je sais ce qui vous tracasse, dit la voix, et
je peux vous en dire plus long.
Vous me croirez si vous voulez, mais celui qui
s'adressait ainsi à moi était ce vieux baudet.
- Vous parlez ? Lui dis-je tout
étonné.
- Cela m'arrive, répondit-il, Mais
uniquement aux personnes capable de m'entendre.
Je m'assis alors à son côté
et il me conta la véritable histoire des baudets de Rousies.
- Nous étions au moyen-âge et le
seigneur de Beaumont, soucieux de la bonne gestion de ses terres
avait demandé qu'à Rousies soit élu Mayeur
(maire) et échevins. Des avis avaient été
placardés aux quatre coins du village donnant aux candidats
rendez vous sur la place. Au jour dit, le représentant du
seigneur vint à Rousies et, assis sur un banc, attendit les
prétendants. En vain, car toute la journée passa sans
que personne ne se présentât. Il revint donc le jour
suivant, puis celui d'après, sans plus de chance. Les
habitants de Rousies, peu désireux d'endosser pareille
responsabilité, évitaient avec soin l'endroit où
l'homme les attendait.
Le seigneur de Beaumont en conçut une
grande colère. Comment ! On osait lui résister en
déclinant sa demande. Il convoqua sa garde et sur le champ se
rendit à Rousies. Sur la place la population fut
rassemblée, on forma un cercle à l'aide de ballots de
paille et on y fit asseoir tous les bourgeois du village.
- J'exige, déclara le seigneur, que le
plus sage d'entre vous se présente dans le cercle et qu'il
désigne celui à qui reviendra la charge de maire.
Il venait à peine de prononcer ces mots
que l'on vit un âne qui, ayant reconnu son maître,
traversa le cercle et se mit à brouter le ballot de paille sur
lequel celui-ci était assis. Le seigneur se mit à rire.
- S'il s'agit là du plus sage d'entre
vous je l'accepte et donc respecterai le chois qui est
fait.
- Voilà, me dit l'âne, c'est ainsi
que fut élu le premier maire et que naquit la légende
des baudets de Rousies telle que me l'a racontée mon
père qui la tenait lui même de son grand-père.
Ravi de connaître enfin l'origine de
cette légende, je remerciai l'animal et insistai pour savoir
par quel prodige celui-ci parlait. Il se terra dans un mutisme
complet tout en continuant de me regarder en oscillant des oreilles.
Peut-être avais-je rêvé,
à moins que dans sa sagesse, le vieux baudet ait
préféré garder son secret. "
Une association locale, peu soucieuse de
vérité historique, fait remonter la tradition au 14e
siècle. Peut-être trouvera-t-on quelqu'un pour la faire
remonter à la naissance du Christ.
Et on voit depuis lors plusieurs versions,
mélangeant tous les textes pour en créer de
nouvelles.
Cette légende fait un peu partie de notre
patrimoine. Dommage qu'elle soit aussi peu
respectée.
De quand date cette légende? cela
reste encore à découvrir.
L'élection du premier maire date de 1791.
Avant cette date, un mayeur accompagné de 7 échevins étaient désignés par le seigneur ou son représentant. Avant 1699 et le rattachement à la France, le seigneur était le comte de Beaumont. Puis, le duc d'Orléans, représenté par le bailly d'Eclaibes.
Rousies avait un moulin banal. C'est à dire qu'il était obligatoire de s'y rendre pour moudre le grain, en payant un impôt pour le seigneur. Les habitants de Rousies et Ferrière la Grande étaient concernés, et devaient se rendre au moulin situé sur le bras de la Solre, le plus souvent en charrette tirée par un baudet.. D'où l'origine probable du surnom des Roséens: les baudets.
Le moulin a fonctionné jusqu'au début 19e siècle, puis a été vendu à Joseph Eugène Guislain de FELIX le 26/11/1810 pour les besoins de la manufacture d'armes.
Le surnoms des Ferrièrois est agons, ce qui veux dire voleurs. Les noms d'oiseaux devaient voler bas entre Roséens et Ferrièrois, et il est possible que ces derniers aient inventé ce mode d'élection peut reluisant pour se venger.
Rousies avait un moulin banal. C'est à dire
qu'il était obligatoire de s'y rendre pour moudre le grain, en
payant un impôt pour le seigneur. Les habitants de Rousies et
Ferrière la Grande étaient concernés, et
devaient se rendre au moulin situé sur le bras de la Solre, le
plus souvent en charrette tirée par un baudet.. D'où
l'origine probable du surnom des Roséens: les
baudets.
Le moulin a fonctionné jusqu'au
début 19e siècle, puis a été vendu
à Joseph Eugène Guislain de FELIX le 26/11/1810 pour
les besoins de la manufacture d'armes.
Le surnoms des Ferrièrois est agons, ce qui
veux dire voleurs. Les noms d'oiseaux devaient voler bas entre
Roséens et Ferrièrois, et il est possible que ces
derniers aient inventé ce mode d'élection peut
reluisant pour se venger.
Le premier maire de Rousies: Par lettres
patentes de Louis XVI de décembre 1789, il est
décidé de créer dans chaque paroisse une
municipalité. Le 14 décembre 1789, l'Assemblée
Nationale vote le décret d'application. La lettre patente date
du 2 janvier 1790. Le corps municipal est élu pour deux ans ;
il est composé d'un maire, d'un nombre de membres fixé
selon le nombre d'habitants de la commune, d'un nombre de notables au
double du nombre des membres élus précédents et
d'un procureur de la commune. Sont électeurs les citoyens de
25 ans et plus, présents depuis plus d'un an dans la commune
et payant une contribution directe de la valeur locale de trois
journées de travail
Une première élection a lieu le
13/07/1790. Pierre Gruniau est élu maire. Le 14
novembre 1790, Nicolas Joseph Jaumain est élu officier
municipal, François Joseph Dieu et Eugène Marcel
Soumillion sont élus notables.
L'élection suivante a lieu le 13
novembre 1791, dans l'église paroissiale.
Il s'agit d'élire, en plus d'un maire, deux
officiers municipaux, quatre notables supplémentaires (en plus
des deux élus l'année précédente), un
président, un secrétaire, et trois scrutateurs.
Alexandre Boudehoux est élu au bout de trois scrutins, mais démissionne
aussitôt. Nouvelle élection: au premier tour de scrutin, Nicolas Joseph Jaumain
est élu maire. Agatange Baillion et François Huvenoit
ont été élu premier et second officiers
municipaux. Alexandre Boudehoux, Louis Joseph Neullies,
François Joseph Deverchin, et Mathieu Joseph Feret sont
élus notables. Jean Baptiste Deverchin est élu
procureur.
Les premiers maires sont donc élus au
suffrage censitaire.
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