L'ANCIEN PRESBYTERE
Il fut construit vers 1763, vraisemblablement sur
l'emplacement de l'ancien.
Jean Baptiste César SOUMILLON, maire de
Rousies de 1799 à 1802 et de 1808 à 1818
décède le 28 janvier 1818. Il est alors
meunier.
Il avait acheté, au début des
années 1800, le presbytère de Rousies vendu comme bien
national. L'a-t-il acheté pour la fabrique avec les dons des
paroissiens? Nous pourrions en être sûrs en consultant
les nombreux courriers échangés entre
l'évêque de Cambrai et le préfet, puis entre les
maires successifs de Rousies et Cerfontaine, les sous préfets
et préfets, et le gouvernement, s'il n'y avait pas les
courriers de 1805 résumés ci-dessous.
En 1805, les communes de Rousies et Cerfontaine
désirent faire l'acquisition d'une maison de cure pour le
desservant. Cette maison a été estimée à
1750 francs, qui devront être payés à son
propriétaire, M. César SOUMILLON, 1750 francs en 4 ans
et 8 termes. L'accord est donné par le préfet le 19
prairial an XIII (8 juin 1805). Cerfontaine devra acquitter un tiers
de la somme, soit 584 francs repartie comme suit: 464,75 francs au
moyen de dons déjà réalisés et 119,25 de
taxes rurales.
Rousies prévoit d'établir un
abonnement sur les consommations pour tenir lieu d'octroi, pour
régler les 1168 francs lui incombant. Le 16 Brumaire an XIV (7
novembre 1805), le sous-préfet d'Avesnes indiquant que le
gouvernement ne permet pas que l'on emploie cette ressource pour
acquitter les dépenses relatives au culte, donne un avis
négatif. Cet avis est entériné par le
préfet, indiquant qu' "il faudra ajourner l'acquisition de la
maison dont il s'agit jusqu'à ce que la commune de Rousies ait
les moyens d'acquitter sa côte part".
Le 18 mars 1817, l'évêque de Cambrai
écrit au préfet du Nord pour l'informer que M.
SOUMILLON avait fait donation, le 12 janvier 1812, à la
fabrique de Rousies, de l'ancien presbytère de la paroisse, et
que la fabrique, ayant envoyé à la préfecture
les pièces relatives à cette donation, n'avait jamais
reçu de nouvelle.
Le 15 juillet 1818, le maire de Rousies
écrit à M. le sous préfet d'Avesnes pour lui
indiquer que le propriétaire du presbytère, à sa
mort, a laissé si peu de ressources à ses
héritiers qu'ils ont abandonné la succession. Il
indique que l'achat avait été fait à dessein de
le remettre aux communes de Rousies et Cerfontaine, et qu'il ne l'a
payé qu'avec les fonds qu'il a reçus des habitants de
ces deux communes au moyen d'une souscription volontaire. Les
habitants de Cerfontaine ont versé 170 francs 50 centimes le
21 floréal an 11, et 150 francs le 25 frimaire an 13. Ceux de
Rousies ont versé 743 francs 53 centimes le 2 nivôse an
13.
Le 25 septembre 1818, les héritiers et
créanciers de César SOUMILLON renoncent et abandonnent
tous leurs droits sur le presbytère, maison, jardin et
dépendances.
Le 15 mai 1820, le maire de Rousies, Thomas
POULET, informe le sous préfet d'Avesnes qu'il lui a
envoyé les pièces et justificatifs permettant de
prendre possession définitive du presbytère. Il indique
que César SOUMILLON, ancien maire, est mort en faillite avant
de pouvoir remettre par contrat la propriété aux
communes de Rousies et Cerfontaine. Qu'il lui a envoyé, le
premier septembre 1818, le consentement des héritiers, et le 5
octobre, le consentement des créanciers. Que son
prédécesseur lui a écrit le 13 janvier 1819 pour
lui indiquer que les communes pouvaient se considérer comme
propriétaire. Il lui demande, vu les importants travaux
urgents à faire, s'il doit attendre la mise en possession
définitive pour les réaliser.
Le 18 août 1820, le ministre des finances
autorise l'administration de l'enregistrement à enregistrer,
sans amende, les trois quittances, sous conditions de paiement
immédiat des droits de timbre et d'enregistrement. Cette
autorisation fait suite à la demande du préfet, et du
sous préfet en date du 22/07/1820, à la demande du
conseil municipal de Rousies, et retranscrite ci-après:
"L'ancien presbytère de la commune de Rousies a
été vendu par le gouvernement de la république,
et acquise par le Sieur SOUMILLON, mais les habitants désirant
en conserver la propriété, se cotisèrent pour
rembourser au propriétaire le prix qu'il en avait payé.
Diverses circonstances ont empêché jusqu'à ce
moment que cet achat fût régularisé. Enfin
l'administration locale voudrait aujourd'hui faire établir
d'une manière légale le droit de la commune à la
propriété du presbytère mais elle en est
arrêtée par la crainte de se voir obligée au
paiement des amendes auxquelles donnent lieu le
défaut de timbre et d'enregistrement de
trois quittances délivrées à la commune par le
Sieur SOUMILLON.
Le 4 décembre 1820, les maires de Rousies
et Cerfontaine déposent en l'étude de Maître
POUILLARDE de CARNIERE, notaire,"trois quittances
délivrées par César SOUMILLON aux communes de
Rousies et Cerfontaine pour solde du prix intégral d'une
maison à usage de presbytère ....pour la somme de 1055
francs". Les trois pièces, enregistrées à
Maubeuge le 11/09/1820, sont décrites comme s'en
suit:
a) sur un morceau de papier de la dimension d'un
huitième de feuille ordinaire: "j'ai reçu de
Zéphirin HUVENOIS de Cerfontaine, la somme de 146
francs".
b) sur une demie feuille de papier de trois
décimètres ou onze pouces environ: "je César
SOUMILLON meunier demeurant à Rousies, reconnaît d'avoir
reçu de François HUVENOIT, adjoint de la dite commune,
payant au nom de la commune de Rousies, la somme de sept cent
quarante trois livres dix sols huit deniers monnoye de France, pour
l'acquisition de deux tiers de la maison et dépendance de la
ci-devant cure".
c) sur un morceau de papier de la dimension d'un
huitième de feuille ordinaire: "j'ai reçu d'Adrien
DUJARDIN de Cerfontaine, la somme de 170 francs et cinquante centimes
pour paiement du tiers de la cure de Rousies. Fait à Rousies
le 21 floréal an XIII (11/05/1805)".
Le 4 mars 1821 les conseils municipaux de Rousies
et Cerfontaine assemblés, demande l'autorisation d'acheter
"une maison avec jardin et toutes ses dépendances, et
située audit Rousies contiguë à l'église et
ayant servie anciennement de maison presbytérale et ayant
actuellement le même usage pour le desservant
........espérant que le gouvernement voudra bien accueillir sa
demande".
Le 15 mars 1821 cette maison avait
été estimée par Noël THOMAS et Nicolas
JAUMAIN, experts désignés. Elle se compose d'un
vestibule de longueur de six mètres et large de deux
mètres, à droite, une place de cinq mètres 50
centièmes carré pavée en carreau, trois
cabinets, une grande cave pavée en pierres coupées, une
salle à gauche du vestibule, de cinq mètres 60
centièmes carrés, et deux cabinets y tenant, avec
plafond partout, et une remise pour le bois et charbon, le tout
couvert, au prix estimé de 3000 francs. Une cour
entourée de muraille contenant six ares environ estimé
100 francs, un jardin rempli d'arbres fruitiers, entouré de
muraille de trois côtés, et de l'autre d'une haie de
charmille, contenant dix ares environ, estimé trois cents
francs, le tout valant 3400 francs, de revenu annuel de cent soixante
dix francs. La totalité tenant du levant à Thomas
POULET, du midi à Agatange BAILLON, du couchant au chemin de
Cerfontaine, et du nord à l'église.
Le 15 mars 1821, le conseil municipal
composé de Maurice JAUMAIN, maire, Louis COLNION, Noël
THOMAS, Alexis RIBOT,Jean SOUMILLON, J?? HUART, SOUMILLON, Alexandre
FERET,considérant que l'achat a été soldé
depuis longtemps au moyen des sacrifices volontaires consentis par
les habitants des deux communes, et attendu que depuis nombre
d'années le ministre du culte est en possession de ce
presbytère sans interruption, attendu que le valeur de cette
maison s'est accrue considérablement, délibère
qu'il y a lieu de faire en sorte de se procurer un titre légal
et régulier de propriété.
Le 5 avril 1821, l'enquête commodo et
incommodo, à l'effet de constater les avantages et
inconvénients de l'acquisition projetée, indique qu'il
n'a été fait aucune opposition. Ont participé
à cette enquête Nicolas JAUMAIN, âgé de 64
ans, François HUVENOIT, 72 ans, Thomas POULET, 49 ans, ancien
maire, propriétaires et cultivateurs, Agatange BAILLON,
propriétaire âge de 61 ans, tous demeurant à
Rousies, François DIEU, ouvrier armurier âgé de
trente quatre ans, Lambert ROUSIES, ouvrier à l'usine aux
broches de filature de Rousies demeurant Cerfontaine. L'enquête
a coûté 43 francs.
Le 7 et 14 mai 1821, les conseils
municipaux de Rousies et Cerfontaine,"considérant
qu'il est de la plus grande urgence que cette
propriété étant acquise par les
communes, en ayant soldé le prix total le 2
nivôse an XIII (23/12/1804), soit
propriété incommutable aux dites
communes."
Le 19 juin 1821, le sous
préfet, "considérant que les lois donnent aux
desservants le droit d'exiger des communes un logement
convenable et jardin, qu'il est en conséquence d'une
bonne administration de saisir toutes les occasions de
rendre les communes propriétaires de ses
établissements ......... estime que les maires de
Rousies et Cerfontaine doivent être autorisés
à passer tous les actes propres à assurer
à leurs communes la propriété de
l'immeuble destiné à servir de
presbytère, dont elle a soldé le prix au Sieur
SOUMILLON, meunier de Rousies".
Le 17 octobre 1821, une ordonnance
du Roi Louis XVIII autorise le paiement au sieur
César SOUMILLON, meunier, la somme de 1055 francs
pour solde du prix intégral de l'ancien
presbytère de Rousies estimé 3400 francs, pour
loger le desservant. Ce document entérine l'achat du
presbytère.
Le 09/05 1827, une ordonnance du
roi CHARLES X autorise la commune à s'imposer
extraordinairement au centime le franc de ses contributions,
en trois ans, la somme de 1683 francs pour réparer le
presbytère (réparation du toit et divers, et
améliorations). Le montant des travaux est de 2550
francs, le reste étant à charge de la commune
de Cerfontaine.
Le 16/09/1826, le préfet avait
émis un avis favorable, mais le 30/09/1826, le
ministère de l'intérieur avait refusé sous
prétexte que, lors de la délibération du conseil
municipal, le nombre de plus hauts contribuables étaient au
nombre de huit, alors que le quorum est de dix. Le conseil
s'étant réunit le 27/02/1827 en présence des dix
plus hauts contribuables ( Messieurs Jaumain, Hosselet, Feret,
Favarcq, Constant Blairon, Jean Baptiste Souart, Ferdinand Thomas, A
Ribot, Laurent Cerisier, et Dieu), le sous préfet donne un
avis favorable, indiquant par courrier le 05/03/1827 au préfet
:"vous m'avez fait part dans votre lettre du 16 février
dernier, des objections de son excellence le ministre des finances
sur la hauteur de la dépense qu'il s'agissait de combler, et
vous m'avez demandé le devis des travaux à
exécuter. Vous le trouverez annexé et vous y verrez,
Monsieur le préfet, qu'il ne s'agit pas seulement de
renouveler la toiture du presbytère, mais d'améliorer
cet édifice. Je n'ajoute qu'un seul mot, c'est que
généralement les communes rurales ne sont pas
extrêmement portées à faire pour leurs
desservants et pour tout ce qui tient au culte des dépenses
inutiles. On peut donc croire que celle ci, librement votée
par les deux communes est réellement urgente et qu'il n'y a
aucune difficulté à l'autoriser."
Le 30/11/1897, l'abbé Pierre Denis
DELCAMBRE décède à Rousies âgé de
88 ans. Son remplaçant, l'abbé Jean Baptiste DUJARDIN
refuse de prendre possession du presbytère, car celui-ci est
trop mauvais état. Un état des travaux à
effectuer est établi par M. NEULLIES, architecte. Le devis est
de 1575 francs, dont 1050 francs à la charge de la commune de
Rousies, le reste à la charge de celle de
Cerfontaine.
Le 12/01/1898, le maire de Rousies, écrit :
"M. le préfet, j'ai l'honneur de vous exposer que, depuis un
temps immémorial, Rousies et Cerfontaine ne forme qu'une seule
paroisse, ces deux communes contribuaient dans une certaine
proportion, au paiement des réparations à faire au
presbytère situé à Rousies. Depuis quelques
années, le curé étant devenu vieux, ne pouvait
plus aller à Cerfontaine, ce qui fit que Monseigneur
l'archevêque de Cambrai nomma à Ferrière la
Grande un vicaire chargé de desservir Cerfontaine.
Aujourd'hui, l'ancien curé est mort et se trouve
remplacé par un nouveau desservant qui, avec raison, refuse de
prendre possession du presbytère parce qu'il est dans un
état de délabrement tel que le coût des
réparations à y faire s'élève à
deux mille francs environ. Cerfontaine refuse de participer au
paiement des réparations et parait disposé à
abandonner à Rousies le tiers de la possession du
presbytère.....".
Le 06/02/1898, le conseil de fabrique,
dirigé par Jules NEUILLIES, président, Monsieur le
curé Jean Baptiste DUJARDIN, Jules CUISSET, Constant RODRICQ
et Olivier THOMAS, se réunit au presbytère pour
convenir que le presbytère, pour être dans un
état convenable, a besoin de sérieuses
réparations, et que, la fabrique de l'église n'ayant
aucun fonds disponible, ne peut contribuer au paiement de la
dépense.
Le 19/04/1898, l'archevêque de Cambrai
écrit au préfet: "... il est exact que le service du
culte dans l'annexe de Cerfontaine est momentanément
confié au vicaire de Ferrière la Grande. Mais cette
commune continue à faire partie de la paroisse de Rousies,
comme par le passé, et ce n'est qu'en vertu d'une autorisation
de M le curé de Rousies et sur sa demande que M. le vicaire de
Ferrière y exerce les fonctions de son ministère. Cette
situation est peu régulière, et je proposerais
volontiers d'attacher définitivement la commune de Cerfontaine
pour le culte à la paroisse de Ferrière la Grande.
Lorsqu'elle a été unie à la paroisse de Rousies,
par l'ordonnance épiscopale du 24 octobre 1802, la population
des deux communes ne dépassait guère 700 habitants.
Elle est actuellement de 2116 habitants dont 1625 pour Rousies et 491
pour Cerfontaine. M. le curé de Rousies ne peut plus
évidemment suffire à ce double service, n'ayant pas de
vicaire, tandis que M. le curé de Ferrière la Grande,
qui en a un, peut fort bien en être chargé".
Le 13/07/1898, le préfet du Nord, sur
proposition de la commission départementale, accorde un
secours de 525 francs pour l'aider à payer la dépense
de restauration du presbytère.
Les travaux seront réalisés
conformément au devis par Camille DEMARET, entrepreneur
à Rousies: création d'un lieu d'aisance,
réparation de la toiture en pannes, réparation de
gouttières, divers travaux de peinture, réparation de
fenêtres, et pose de volets, carrelage, réparation de
maçonnerie, une cheminée avec hotte.
le 22/12/1907, le conseil municipal décide
de faire réparer le presbytère par Désiré
HELBEQUE, entrepreneur à Rousies. Le montant des travaux est
de 500 francs. Les travaux consistent en le remplacement de neuf
fenêtres, le rejointoiement de la maçonnerie, la
peinture des fenêtres, portes et contrevents, la
réparation de la couverture.
Après le départ de l'abbé
LEQUIN, la mairie récupère le presbytère.
L'abbé GUYOT, son remplaçant, fit construire un
presbytère et un patronage.
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