LES OUBLIES DE LA GUERRE 1914-1918
Les recherches approfondies dans les actes
d'état civil, aux archives départementales
(états de service militaire), ou dans les bases de
données internet (Mémoire des hommes, Mémorial
GenWeb), suscitent de nombreuses d'interrogations. En effet, il n'est
pas rare d'observer des différences entre les personnes
trouvées lors de ces recherches et le nombre de noms
gravés sur le monument, en plus ou en moins.
Pour de nombreuses communes, la liste
gravée sur le monument est celle établie pour
réaliser le Livre d'Or des Morts pour la France, prévu
par la loi du 25 octobre 1919. Ce livre d'Or est une liste
réduite contenant les noms de tous les militaires, marins et
civils Morts pour la France entre le 2 août 1914 et le 24
octobre 1919, ainsi que les dates et lieux de naissance,
régiments et grades, dates et lieux de décès.
Peut-être a-t-il été nécessaire de faire
appel à la population et à la mémoire
collective, générant des oublis, des erreurs. Car
certaines familles avaient quitté la commune ou ses membres
étaient décédés.
N'ayant pas de ligne de conduite à
observer, les communes dressèrent leur liste en fonction du
choix décidé par le conseil municipal.
Les cas de figure sont donc très
variés et l'on trouve indistinctement sur les monuments
:
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les militaires morts au champ
d'honneur ou civils décédés par
faits de guerre, nés dans la commune, même
résidants ailleurs.
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les résidents de la commune
à la date de déclaration de la
guerre
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les enfants des résidents de
la commune
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les employés et
ouvriers
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les militaires morts sur le
territoire de la commune.
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Certains soldats sont inscrits sur plusieurs
monuments.
A Rousies:
à ce jour, nos recherches ont permis de trouver
sept soldats et une personne civile morts pour la France, et ne
figurant pas sur le monument aux morts.
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trois soldats dont les actes de
décès ont été retranscrits
à Rousies
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un soldat né et demeurant
à Rousies au début de la guerre
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trois soldats nés à
Rousies et dont les actes de décès ont
été retranscrits dans une autre
commune
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une personne civile
décédée suite à un fait de
guerre
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Les actes de décès de quatre
d'entre eux sont retranscrits dans les registres d'état-civil
de Rousies. La mention " mort pour la France " ne figure pas sur
l'acte de décès de la personne civile.
Les informations sur les deux autres soldats
ont été trouvés par vérification
systématique de quelques registres de conscription aux AD de
Lille. De nombreux autres soldats attendent certainement dans les
autres registres.
Les recherches effectuées n'ont pas
permis de trouver ces huit personnes sur le monument aux morts d'une
autre commune.
BRUCKERT Louis Marius Célestin. Matricule au recrutement: 1706 (Avesnes)
Né le 28/03/1894 à Rousies, profession : étudiant en chimie, domicilié à Rousies lors du conseil de révision,
fils de Firmin Louis BRUCKERT et de Léonie Lucie ENGELDINGER, demeurant à Rousies.
Inscrit sous le numéro 33 de la liste du canton de Maubeuge Sud. Classé dans la 3e partie de la liste en 1914.
Signalement : cheveux châtains, yeux bleuâtres, front ordinaire, nez moyen, visage ovale ; taille : 1,73 cm.
Engagé volontaire pour 3 ans le 12/11/1913 à la mairie de Maubeuge pour le 43e RI.
Arrivé au corps et soldat de 2e classe le 14/11/1914. Matricule 6201. Disparu le 18/09/1914 à Berry au Bac.
Retranscrit le 17/02/1921 à Issy les Moulineaux.
CARON Paul Henri Dieudonné. Matricule au corps: 1243; matricule au recrutement: 1187 (Avesnes)
Né le 14/01/1889 à Saint Quentin, fils de Gustave Eloy Dieudonné CARON et de Marie Augustine WARGNY.
Demeurant à Rousies.
Grade: caporal au 49e bataillon de chasseur à pied
Décédé le 15/06/1915 à Zienau, département du Allemagne. Cause du décès: décédé en captivité.
Tombe 8646, Nécropole Nationale des Prisonniers de Guerre, Sarrebourg - 57
Retranscrit le 21/06/1921 à Rousies.
CATTIAUX Gaston. Matricule au corps: 20275; matricule au recrutement: 1004 (Avesnes)
Né le 13/01/1884 à Rousies (le registre de matricule indique à tort la naissance à Louvroil),
fils de Henri CATTIAUX et de Eugénie CLAISSE, demeurant à Rousies, profession: journalier.
Lors du conseil de révision, il réside à Louvroil, avec ses parents. Numéro de tirage au sort : 96.
Décision du conseil de révision : bon. Compris dans la 1e liste de recrutement du canton de Maubeuge.
Signalement : cheveux et sourcils châtains, yeux brun, front découvert, nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale ; taille : 1,72 cm. Marque particulière : sans.
Degré d'instruction générale: 0 (ne sait ni lire ni écrire). Degré d'instruction militaire : exercé
Dirigé en détachement par le recrutement de Cambrai le 6 novembre 1905 sur le 5e régiment d'infanterie légère
d'Afrique. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le 13/11/1905, matricule 5688.
Passé le 09/09/1907 au 3e bataillon d'infanterie légère d'Afrique. Arrivé au corps le 12/09/1907.
Envoyé dans la réserve active le 29/04/1909. CBCR (certificat de bonne conduite refusé). Déduction de services
du 09/09/1906 au 08/09/1907. Campagnes : en Tunisie du 08/11/1905 au 08/09/1906, et du 09/09/1907 au 28/04/1909.
Affecté au 73e RI le 20/01/1915. Passé au 33e RI le 15/09/1915. Disparu le 02/03/1916 à Douaumont,
département de la Meuse, présumé prisonnier.
Retranscrit le 10/07/1922 à Rousies.
GODBILLE Jules. matricule au recrutement: 1462
Né le 24/12/1876 à Trélon, fils de Zéphyr GODBILLE et de Saturine WILMART, époux de Clara THIEBAUT,
demeurant à Rousies
Grade: soldat de 2e classe au 4e RIT
Lors du conseil de révision il réside à Dinan, et ses parents sont décédés. Il est fileur. Numéro de tirage au sort : 145.
Recensé à Trélon. Décision du conseil de révision : bon. Compris dans la 1e liste de recrutement du canton de Trélon.
Signalement : cheveux et sourcils châtains, yeux gris, front haut, nez fort, bouche moyenne, menton rond, visage ovale ;
taille : 1,65 cm. Marque particulière : sans.
Degré d'instruction générale: 3 (possède une instruction primaire plus développée). Degré d'instruction militaire : exercé
Appelé à l'activité au 33e RI. Arrivé au corps le 15/11/1897, matricule 8310. Soldat de 2e classe le même jour.
Envoyé dans la disponibilité le 24/09/1901. Certificat de bonne conduite accordé.
Passé dans la réserve de l'armée active le 01/11/1900.
Première période d'exercices accompli du 1e au 28/06/1903, et seconde période du 11/06/ au 08/07/1906, au 84e RI.
Passé dans l' armée territoriale le 01/10/1910.
Localités habitées : le 1907/1903 à Longlaville (08), le 12/12/1909 à Pouquières les Lens, le 13/09/1910 à
Courcelles les Lens, le 19/12/1910 à Loos en Gohelle et le 08/05/1911 à Grenez (62).
Rappelé à l'activité par le décret du 01/08/1914. Soldat de 2e classe, arrivé au 4e RIT le 03/08/1914. Parti aux armées l
e 06/08/1914. Fait prisonnier à Maubeuge le 07/09/1914. Détenu à Friedrichsfeld. Avis du corps du 24/05/1917.
Décédé le 04/09/1917 à Croisettes, Suisse. Cause du décès: suite de maladie (tuberculose pulmonaire). Signalé sur un
document de l'état civil d'Eparling le 13/09/1917.
Retranscrit le 29/09/1921 à Rousies.
ROUSSEAU Paul Joseph
Né le 08/03/1893 à Rousies, profession : ajusteur. Fils de Charles Joseph ROUSSEAU et d'Amélie Aldegonde ANDERLESSE,
demeurant tous trois à Mairieux lors du conseil de révision. Inscrit sous le numéro 252 de la liste du canton de Maubeuge Sud.
Classé dans la 1e partie de la liste en 1913.
Signalement : cheveux châtains, yeux châtains, front large vertical, nez rectiligne, visage large ; taille : 1,72 cm.
Degré d'instruction générale: 2 (sait lire et écrire).
Marques particulière : cicatrice à la main droite.
Engagé volontaire pour 3 ans le 17/10/1913 à la mairie de Maubeuge pour le 41e RA.
Arrivé au corps et soldat de 2e classe le 19/10/1913. Matricule 3135.
Maintenu à l'activité par le décret du 01/08/1914 à compter du 17/09/1916. Passé au 215e RA le 01/04/1917.
Arrivé au corps ledit jour.
Passé dans la réserve de l'armée active. Décédé le 15/07/1918 à Saint Martin d'Ablois (Marne) par éclat d'obus.
Cité à l'ordre du régiment le 19/07/1918 : " très bon conducteur, modèle de calme et de sang froid.
S'est particulièrement fait remarqué le 03/06/1918 au moment où il amenait l'avant de sa pièce sous le feu des
mitrailleuses ennemies ". Croix de guerre..
Transcrit à Mairieux le 22/03/1920.
THOMAS Aubin, Matricule au corps: 1762; matricule au recrutement: 2045 Avesnes.
Né le 08/11/1886 à Rousies (hameau du moulin à vent), fils de Lubin THOMAS, employé de banque, et de Marie BROUTART.
Grade : soldat de 2e classe au 3e zouaves de marche, 9e compagnie.
Décédé le 20/05/1916 à Esnes-en Argonne (Meuse), côte 304.
"C'est un tumulte infernal : fusants perfides, shrapnells diaboliques, marmites terrifiantes ; cela miaule, chante, siffle, rugit et la ferraille éclate, devant et derrière nous. Des cadavres, c'est affreux ce qu'il y en a. J'ai vu, au pied du calvaire de la route d'Esnes à Chattancourt, des morts tombés auprès de nous en montant la côte, et qui étaient à la même place, quatre jours après, à la relève. Ils étaient couverts de sang et de boue ; je n'osais pas les regarder."
Soldat Edouard Bourgine, 3e bis zouave.
Transcrit le 23/12/1920 à Louvignies-Bavay.
BILLE Armand Couronné. Matricule au corps : 11805, matricule au recrutement : 1311 Avesnes.
Né le 12/04/1889 à Rousies, fils de Couronné BILLE, puddleur, et d'Aline Marie BRISSON. Epoux de Joséphine Jeanne HOT.
Grade : soldat au 145e RI ; décédé le 26/04/1916 ? à Assevent.
Transcrit le 26/05/1920 à Ferrière la Grande.
VAN WYNENDAELE Rosalie
Né le 06/03/1845 à Essche Saint Liévin, fils de Bernardin VAN WYNENDAELE et de ?? RÉGINA, épouse de Jean Baptiste
MASSÉ demeurant à Rousies.
Décédé le 29/08/1915 à Rousies, département du Nord. Cause du décès: décédée suite à un fait de guerre.
Retranscrit le 01/05/1922 à Rousies.
A la demande du président de l'association Racines et Patrimoine, la municipalité de Rousies a fait ajouter les noms sur le monument aux morts.
Dommage que cette nouvelle plaque n'ait pas été inaugurée, ne serait-ce qu'à l'occasion d'un 11 novembre.
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